Catégorie : Saisons musicales

Concert du 28 juillet 2012

photo-annelebozec/// Anne Le Bozec, piano
/// Alain Meunier, violoncelle

Anne Le Bozec est lauréate de nombreux concours internationaux (Stuttgart, Lili Boulanger à Paris, Guérande, Graz, Kunststiftung Baden-Württemberg…). Nombre de ses enregistrements sont dédiés au répertoire de lieder et de mélodies (Schubert, Mahler, Fauré, Szymanowski, Delage, Wolf, Duparc et bien d’autres).

Alain Meunier, professeur de musique de chambre au CNSM de Paris, donne de nombreux concerts en France, au Japon et aux Etats-Unis. Il est aussi le pilier, l’âme et le directeur du Concours International de Quatuor à Cordes de Bordeaux, et des festivals « Musica Insieme » de Naples et d’Entrecasteaux dans le Var.

Beethoven (1770-1827)
Sonate N°3 en la majeur Op.69
Ni Mozart, ni Haydn n’ont écrit de sonates pour piano et violoncelle. Beethoven est le premier à écrire des œuvres majeures pour cette formation et fait sortir le violoncelle de son rôle d’instrument de continuo pour s’affranchir et devenir instrument soliste. Sa composition date de 1807-1808, années fécondes des 4ème, 5ème et 6ème symphonies. À la différence des deux sonates précédentes, marquées par des discours pathétiques et les conflits thématiques, l’Op. 69 opte pour une respiration plus naturelle et un lyrisme tendre qui fait penser à la symphonie pastorale. Elle comporte 4 mouvements : Allegro non tanto – Scherzo, allegro molto – Adagio cantabile – Allegro vivace.

Hindemith (1895-1963)
Sonate N°3 Op.11
Altiste virtuose, professeur de composition, Hindemith est d’abord influencé par le romantisme allemand  de Brahms, Reger ou Wolf avant de s’en affranchir et de rechercher de nouvelles possibilités d’expression sonore qui lui valurent rapidement la réputation de « trublion musical ». Son œuvre est particulièrement riche, comptant plus d’une centaine de compositions et touchant à tous les genres, dont deux opéras récemment donnés à Paris (Cardillac et Mathis le peintre). La sonate date de  1919, 1920 et marque la première rupture avec le langage post-romantique.
Elle comporte deux parties : Avec force – Lent puis très vif

Brahms (1833-1897)
Sonate N° 1 Op.38
Pianiste de cabaret dans sa jeunesse, Brahms doit à sa rencontre avec Schumann dès 1853 la renommé qui ne le quittera plus, Schumann saluant en lui « un nouveau messie de l’art ». On sait aussi l’amitié passionnée qui le lia à Clara Schumann. C’est à la musique de chambre que Brahms confia ses meilleures inspirations. Entreprise en 1862 et achevée en 1865 la première sonate connut un succès public immédiat. Surnommée sonate pastorale elle alterne dans ses trois mouvements fraîcheur, spontanéité, noblesse de ton, thèmes abrupts et tumultueux d’un lyrisme passionné.
– Allegro non troppo – Allegretto quasi minuetto – Allegro

Concert du 30 juin 2012

saradaneshpour/// Sara Daneshpour, Piano

Comment avez-vous découvert Sara Daneshpour ?
« Nous avons eu la chance de l’entendre l’année dernière lors de son passage à Paris salle Cortot. Dès les premières notes de son récital nous avons été éblouis et conquis. Délicatesse, force, émotion, sensibilité caractérisent son jeu. A la fin du concert nous lui avons immédiatement proposé de venir dans le Perche, ce qu’elle a accepté. Elle est venue aujourd’hui des Etats Unis spécialement pour le Pont des Arts. »

La presse américaine partage cet enthousiasme : « La présence sur scène de cette jeune pianiste est exceptionnelle. Sa technique flamboyante, son jeu coloré, sa puissance et sa finesse mettent en valeur des passages musicaux que d’autres interpréteraient de façon routinière. Elle nous plonge dans un univers musical de poésie et de passion. »

Sara Daneshpour a obtenu de nombreux prix dans différents concours internationaux et se produit régulièrement aux Etats-Unis. Agée de 25 ans et diplômée de l’Institut de musique Curtis, elle est l’élève du Professeur Yoheved Kaplinsky à la prestigieuse Julliard School de New York.

 

D. Scarlatti (1685-1757) :
sonate k 27 et sonate k 212
C’est un compositeur majeur de l’époque baroque et de la musique pour clavier avec 555 sonates. Il fait preuve d’une qualité musicale exceptionnelle dans l’invention mélodique et rythmique ce dont témoignent les deux sonates de ce soir.

Schumann (1810-1856)
Variations Abegg
Schumann est le musicien romantique par excellence, c’est un poète s’exprimant par les sons. Les variations Abegg datent de 1830 et auraient été inspirées par une jeune pianiste rencontrée au cours d’un bal, Schumann s’apercevant que son nom, Abegg, pouvait se mettre en musique (en notation allemande : la-si bémol-mi-sol-sol).

Ravel (1875-1937)
Gaspard de la nuit
 Composée en 1908 cette œuvre illustre trois des poèmes de Aloysius Bertrand.
– Ondine : « Ecoute, écoute ! C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces goutes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune », chant que le poète qui aime une mortelle n’entend pas. Alors, boudeuse et dépitée, Ondine pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées.
– Le gibet où « la cloche tinte aux murs d’une ville, sous l’horizon, et la carcasse d’un pendu que rougit le soleil couchant » déroule un interminable mouvement lent organisé autour d’un si bémol répété 153 fois.
– Scarbo : C’est un gnome démoniaque et grimaçant surgi de visions cauchemardesques. « Que de fois j’ai entendu bourdonner son rire dans l’ombre de mon alcôve et grincer son ongle sur la soie des courtines de mon lit ! » Une pièce virtuose et démoniaque, frénétique et délirante, aux dissonances grinçantes, aux sonorités fantastiques qui s’évanouissent à la fin, comme se dissipe un mauvais rêve.

Chopin (1810-1849)
Scherzo N° 4
Des scherzos de Chopin Alfred Cortot disait : « Ce sont des jeux, mais terrifiants ; des danses, mais enfiévrées, hallucinantes ; elles semblent ne rythmer que l’âpre ronde des tourments humains » Des quatre scherzos le quatrième échappe à cette définition. Plus sobre, plus serein, il s’oriente vers plus de nostalgie.

Prokofiev (1891-1953)
Sonate N° 7
Achevée en 1942, c’est la plus célèbre des neuf sonates composée par Prokofiev. Elle mélange paroxysme de rage, angoisse et mouvements pensifs et lyriques. Trois mouvements : Allegro inquieto, Andante coloroso, Precipitato

Concert du 20 août 2011

caroline-esposito/// Tatsuki Narita,Violon
/// Caroline Esposito, Piano

Né en 1992 Tatsuki Narita a appris le violon à l’école Toho Gakuen de Tokyo. Il vient pour la première fois en France en 2009 participer à la 40e des master-classes de l’Académie Ravel dans la classe de Jean-Jacques Kantorow, et y reçoit le Prix de l’Académie Ravel. Au concours Long Thibaud de 2010 il remporte le Grand prix – Ville de Paris ainsi que le prix de la Sacem pour la meilleure interprétation d’une œuvre contemporaine. Il suit actuellement l’enseignement à Paris de Florin Szigeti, professeur titulaire de la classe de violon au Conservatoire Maurice Ravel de Paris.

Caroline Esposito obtient très jeune un premier prix de piano au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Elle part à 18 ans aux Etats-Unis dans la prestigieuse école de musique de Bloomington (Indiana University) et y  suit la classe de Gyorgy Sebök. Outre les nombreux récitals qu’elle donne en solo et en musique de chambre, elle accompagne notamment Janos Starker dans ses cours et lors de concerts à Paris et à Amsterdam. De retour en France, Caroline Esposito   est actuellement professeur-accompagnateur au C.R.R. de Versailles et joue régulièrement comme piano d’orchestre au sein de l’Orchestre de Paris et de l’Orchestre Philarmonique de Radio-France. Elle a accompagné Tatsuki Narita lors du concours Long Thibaud en 2010.

 

Ysaye (1858-1931)
2ème sonate en la mineur
Ysaye apprend dès quatre ans le violon avec son père, violoniste au théâtre royal de Liège ; il débute en public à onze ans. Son extrême virtuosité le conduit sur toutes les scènes mondiales. Il est à l’origine du concours qui porte son nom avant de devenir le concours Reine Elizabeth. Ses six sonates sont considérées comme le monument du violon moderne. La deuxième sonate est dédiée à son ami Jacques Thibaud. Quatre mouvements : Obsession (variations sur le prélude de la partita en mi de Bach),  Malinconia, Danse des ombres (sarabande), Les furies.

Mozart (1756-1791)
Sonate pour piano et violon K 454 en si bémol majeur
Elle a la particularité d’avoir été achevée après sa première audition en 1784. En effet lors de celle-ci, la partition pour violon était écrite, mais pas celle pour piano. Mais elle l’était dans la tête de Mozart ; alors, il la joua de mémoire devant une feuille vierge ! Elle est contemporaine des grands concertos pour piano qui mena Mozart au sommet de son éphémère célébrité viennoise.
Quatre mouvements : Largo, Allegro, Andante-Rondo, allegretto  

Bartok (1881-1945)
1ère rhapsodie
Composée en 1928 elle est nourrie des mélodies populaires roumaines et hongroises et , techniquement, s’inspire largement du jeux des violoneux roumains.

Debussy (1862-1918)
Sonate N°3 en sol mineur
Debussy n’est plus qu’un malade qui s’exténue lentement quand il l’écrit en 1917. Malgré ces circonstances, l’inspiration en est riche de fantaisie et le langage d’un pathétisme inhabituel.
Trois mouvements : Allegro vivo, Intermède (fantasque et léger), Finale, très animé.

Ravel  (1875-1937)
2ème sonate en sol majeur
Sensible et pudique Ravel cultive un art où prédominent la clarté, la précision et un goût de la perfection formelle. La sonate date de 1927 et c’est la fréquentation de l’œuvre de Bartok qui l’inspire Elle se caractérise par un dépouillement extrême et des combinaisons sonores inédites.
Trois mouvements : Allegretto, Blues, Perpetuum mobile

Concert du 30 juillet 2011

ahruem-ahn/// Ah Ruem Ahn, Pianiste

Ah Ruem Ahn est née en Corée en 1984. Elle commence le piano à 6 ans et dès l’année suivante donne son premier concert public. Au cours des années suivantes elle remporte les plus importants concours coréens.

En 2006 elle part en Allemagne à Hanovre et étudie avec Elena Margolina-Hait. Depuis 2009 elle suit l’enseignement du professeur Bob Versteegh et elle remporte de nombreux prix dans les grands concours internationaux : Munich,  Rabat, Trieste, Plzen, Berlin et le 1er prix au concours Animato à Paris fin 2010. Elle se produit désormais régulièrement en Allemagne, Italie, Russie, Espagne, Autriche et Chine.

Mozart (1756-1791)
Sonate K 570 en si bémol majeur
En dehors d’œuvres de jeunesse Mozart a écrit  dix huit sonates, la quasi-totalité  pour   pianoforte, nouvel instrument apparu dans les années 1770, doté d’une sonorité aussi claire que brillante et exigeant un jeu  d’une extrême délicatesse et d’une très grande clarté de toucher. La sonate K 570, l’avant dernière, composée en 1789 est peut-être la plus équilibrée, la plus parfaite dans sa forme.
Trois mouvements : Allegro, Adagio, Rondo-allegretto

Schubert Liszt
Der Müller und der bach- Gretchen am spinnrade
Ces transcriptions pour piano sont extraites du cycle « La belle meunière » sur des poèmes de Wilhelm Müller. Un jeune homme voyageant le long d’un ruisseau arrive chez un meunier et tombe amoureux de sa fille. D’abord séduite, elle finit par préférer un chasseur. Le pauvre apprenti meunier s’en noie de chagrin.

Prokofiev (1891-1953)
Etudes Op. 2
Elles constituent l’une de ses premières compositions (1909) et témoignent déjà d’un langage esthétique révolutionnaire d’une grande âpreté harmonique et rythmique.
Quatre mouvements : Allegro, Moderato, Andante semplice, Presto energico.

Schubert (1797-1828)
Sonate D850 en ré majeur
Ce pur génie de l’histoire de la musique, mort à trente et un ans, a laissé une œuvre considérable et variée : musique de chambre, lieder, symphonies, piano… Pour cet instrument ce sont vingt trois sonates, huit impromptus, six moments musicaux, des danses allemandes, valses et variations… La sonate D 850 date de 1825 et reflète l’une des peu nombreuses périodes heureuses de sa vie. Composée lors d’une grande tournée en Autriche, c’est l’une des plus brillantes et des plus virtuoses. Aucune ne montre mieux son génie rythmique, d’une verve et d’une variété inépuisables, mais aussi un coté intime et raffiné de sonorités.

Quatre mouvements : Allegro vivace qui débute par des notes martelées comme la Waldstein de Beethoven et s’achève dans une joie éclatante et solaire- Con Moto, jeu d’ombres et de lumières d’une subtilité incomparable-  Scherzo, d’une admirable plénitude sonore- Allegro moderato, d’une simplicité déconcertante. Commencée sous des auspices telluriques, la sonate s’achève dans la pure poésie et le rêve. C’est là tout Schubert.

Concert du 25 juin 2011

1103_bis/// Le Quatuor Zaïde
Charlotte Juillard, violon
Pauline Fritsch, violon
Sarah Chenaf, alto
Juliette Salmona, violoncelle

Créé en 2009 le quatuor Zaïde s’affirme dès 2010 comme l’un des plus talentueux de sa génération en remportant le prix du concours Charles Hennen aux Pays Bas, le prix de la presse internationale à l’unanimité au prestigieux concours de Bordeaux et un troisième prix au concours de Banff au Canada. Depuis il suit l’enseignement de l’altiste Hatto Beyerle, altiste fondateur du quatuor Alban Berg, de Marc Coppey et bénéficie des conseils de la formation Pro Quartet.

Il compte déjà de nombreux concerts en France, en Allemagne, aux Pays Bas, en Autriche et en Italie. Il s’est produit en 2011 au Wigmore Hall à Londres et fera ses débuts en 2012 à la philarmonique de Berlin, à l’auditorium de la Cité Interdite à Pékin, au Jordan hall de Boston et au Musikverein de Vienne.

Joseph Haydn (1732-1809)
Quatuor op 71 n°2 en ré majeur
D’une famille de douze enfants Joseph Haydn entre dans la carrière musicale grâce à sa voix, en devenant petit chanteur à la cathédrale de Vienne. Puis la rencontre de Porpora, illustre compositeur napolitain, dont il devient l’élève… et le valet, l’oriente vers la composition. Avec Boccherini, Haydn est le véritable créateur du quatuor, forme musicale qui sera largement développée par Mozart et Beethoven. Haydn en composa soixante huit tout en long de sa vie. Les six quatuors de l’Op 71 datent de 1792/93 et furent composés à Vienne, entre deux séjours triomphaux à Londres. Le 2ème est l’un des plus originaux avec sa très courte introduction lente qui contraste avec la virtuosité des autres mouvements, qui alternent  beauté mélodique, dialogue entre les instruments et virtuosité. Cinq mouvements : adagio, allegro, adagio cantabile, menuetto (allegro), allegretto.
 
Claude Debussy (1862-1918)
Quatuor op 10 en sol mineur
Il date de 1892 et fut créé en 1893 par le fameux quatuor Ysaye mais il troubla le public par les nouveautés de l’harmonie et des sonorités. Selon un commentateur de l’époque « Debussy y amalgame avec bonheur des éléments aussi différents que les modes grégoriens, la musique tsigane, le gamelan javanais, les styles de Massenet et de Franck, sans compter celui des russes contemporains ». Ce sera le seul quatuor qu’écrira Debussy qui privilégiera la forme orchestrale et le piano, dont les trois somptueuses sonates avec violon. Quatre mouvements animé et très décidé, assez vif et bien rythmé- andantino, doucement expressif, très modéré, puis très mouvementé et avec passion.

Johannes Brahms (1833-1897)
Troisième quatuor op 67 en si bémol majeur
Enfant prodige, Brahms est d’abord pianiste (et même pianiste de cabaret) avant que la rencontre avec Josef Joachim, violoniste virtuose, et surtout avec le couple Schumann, ne l’oriente définitivement vers la composition. Sans négliger sa musique symphonique, c’est au piano, à la voix (les lieder) et à la musique de chambre qu’il confie ses meilleures inspirations. Intimidé par l’ombre de Beethoven, il n’aborde le quatuor qu’en pleine maturité. Le troisième quatuor date de 1875 et fut créé en 1876. Tout y respire quiétude bucolique et une certaine gaieté paysanne, un peu « haydnienne ». Il se conclut dans une atmosphère de liesse champêtre et laisse l’auditeur sur une impression euphorique de joie de vivre. Quatre mouvements : vivace, andante, agitato (allegretto non troppo), poco allegretto con variazioni.

Concert du 25 septembre 2010

photo-452/// Anne Le Bozec, Piano
/// Olivia Hughes, Violon
/// Alain Meunier, Violoncelle

Anne Le Bozec est lauréate de nombreux concours internationaux (Stuttgart, Lili Boulanger à Paris, Guérande, Graz…). Nombre de ses enregistrements sont dédiés au répertoire de lied et de mélodie (Schubert, Mahler, Szymanowski, Delage, Wolf, Duparc et bien d’autres).

Alain Meunier, professeur de musique de chambre au CNSM de Paris,   donne de nombreux concerts en France, au Japon et aux Etats-Unis. Il est aussi le pilier, l’âme et le directeur du Concours International de Quatuor à Cordes de Bordeaux, et des festivals « Musica Insieme » de Naples et d’Entrecasteaux dans le Var.

Olivia Hughes, membre fondateur du quatuor Ardeo qui s’est déjà produit à plusieurs reprises à Maison Maugis, participe à de nombreux festivals, La Roque d’Anthéron, Entrecasteaux, Crete Senesi, Saintes, Setimana Musicale di Napoli etc.

Robert Schumann (1810-1856)
deuxième sonate opus 121 pour piano et violon
Schumann écrit sa seconde sonate pour violon en une semaine en 1851. Allant d’échecs en échecs dans sa recherche d’un poste stable, il est sujet à des dépressions et des hallucinations de plus en plus fréquentes. Il sombre progressivement dans la folie, est interné en 1853 après s’être jeté dans le Rhin et meurt trois ans plus tard.  « Tout dans cette œuvre est épique et étouffé, dans le même temps. Tout signale une course pour fuir et mène vers une prison pour mourir. Le violon est étouffé, il est dans le couvercle du piano, au centre de son harmonie, sombre, toujours sur la corde de sol. Le piano comme la conscience tourmentée du compositeur l’emprisonne. Ce violon  sonne comme une voix qui voudrait fuir à l’extérieur du tourment et qui ne le peut pas. » (Cédric Costantino). Quatre mouvements : Assez lent puis vif – Très animé – Doucement, simplement – Mouvementé 

Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
cinquième sonate pour piano et violoncelle en ré majeur opus 102 n° 2
Elle date de 1815, à un moment où Beethoven est malade, en proie à des difficultés de tous ordres et traverse une période de silence. Elle appartient à sa dernière période créatrice. « Au moment où Beethoven en 1796 jette sur le papier les premières notes de ses sonates pour piano et violoncelle, ce dernier instrument a déjà un passé glorieux. Un siècle auparavant, Stradivarius lui a donné les proportions que nous lui connaissons encore, lui conférant la sonorité puissante et chaleureuse qui est la sienne. Le violoncelle a triomphé dans le combat qui l’opposait à la viole de gambe, accédant ainsi au rang d’instrument soliste à part entière. Cet instrument qui évoque si bien la voix humaine convient parfaitement au romantique que deviendra Beethoven. Il  poussera très loin l’exploration des ressources du violoncelle jusqu’à écrire des partitions exigeant une maîtrise éprouvée de la part de l’instrumentiste » (Gustave Munoz). Trois mouvements : Allegro con brio – Adagio con molto sentimento d’affetto – Allegro et allegro fugato

Johannes Brahms (1833-1897)
deuxième trio opus 87 en ut majeur
Le trio est écrit entre 1880 et 1882, à la grande époque de composition des symphonies, 26 ans après le premier. Clara Schumann, l’amie toujours fidèle et très enthousiaste accueillit celui-ci  par ces mots : « Quelle œuvre splendide, dans laquelle chaque motif semble en faire jaillir un autre ».
Quatre mouvements :
– Allegro : de caractère très beethovenien, il alterne rythmes percutants et marqués et épisodes mélancoliques et mystérieux qui surgissent et s’entremêlent.
– Andante con moto : un thème pathétique suivi d’un dialogue rêveur entre piano et cordes.
 – Scherzo et Presto : un contraste entre des mouvements énigmatiques évoquant des « chuchotements nocturnes » et d’autres plus solennels, presque mystiques.
– Allegro giocoso : d’une pleine clarté diurne, la souplesse et l’énergie qui en émanent doivent beaucoup à la virtuosité du piano.