Catégorie : Saison 2009
Concert du 15 août 2009
/// Quatuor Ardéo
Olivia Hugues violon
Carole Petitdemange violon
Caroline Donin alto
Joëlle Martinez violoncelle
Constitué en 2001 au sein du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, le quatuor Ardeo remporte très rapidement de nombreuses récompenses dans les grands concours : Chostakovitch à Moscou en 2004, Fondation Polignac et Bordeaux en 2005, Melbourne en 2007, Paolo Borciani à Reggio Emilia en 2008… Le Quatuor Ardeo se produit dans de nombreux festivals et salles de concerts en France et à l’étranger : Moscou, Santander, Concertgebouw d’Amsterdam, Musée d’Orsay, Septembre musical de l’Orne, Orangerie de Sceaux, festival de Corbigny, Montpellier, Verbier, Cordes… En mars 2007, le quatuor a enregistré un premier disque consacré aux deux premiers quatuors de Charles Koechlin, disque salué par la critique. Il prépare actuellement l’enregistrement des quintettes de Chostakovitch et de Schumann avec David Kadouch au piano. Ardeo bénéficie du soutien de Mécénat Musical Société Générale depuis 2005.
Mozart (1756-1791)
Quatuor n°19 KV 465 en do majeur op. 10 n°6 « Les dissonances »
La force et la grâce, la puissance et l’émotion, le pathétique, l’humour, l’élégance la plus exquise se sont réunis dans son œuvre pour faire de Mozart le compositeur le plus accompli de sa génération. C’est un véritable touche-à-tout qui s’approprie chaque genre, chaque forme, chaque instrument pour mieux le réinventer. Si les traits principaux du style classique sont bien présents dans ses œuvres, si son don inné pour la mélodie est une évidence, Mozart en joue pour mieux faire ressortir tel motif, telle dissonance, surprendre par des audaces peu prisées de ses contemporains : quelques œuvres en portent la marque comme la fantaisie en ut mineur KV 475 ou le quatuor « Les Dissonance » dont l’introduction justifie le nom.
Quatre mouvements : Allegro – Andante cantabile – Menuet (allegretto) – Allegro
Wolf (1860-1903)
Sérénade, en sol majeur
L’œuvre date de 1887 et c’est l’une des rares qui ait eu du succès du vivant du compositeur. Ce délicieux rondo est une illustration parfaite de la sérénade post-romantique.
Schubert (1797-1828)
12ème Quatuor, « Quartettsatz » D703
1820 est une année difficile pour Schubert, une année sombre ; aucune œuvre n’est menée à terme. Témoin ce seul et unique mouvement du 12ème quatuor qui pourtant recèle d’immenses richesses musicales : usage permanent des demis tons et des chromatismes, distorsion entre l’extrême aigu du premier violon et le contre chant du violoncelle, murmure angoissé des dernières mesures…
Ligeti (1923-2006)
1er quatuor « Métamorphoses nocturnes »
Composé en 1953 cette œuvre date de la période hongroise du compositeur avant qu’il ne quitte ce pays après les événements de 1956. Elle s’inspire de Bartòk et des musiques populaires et ne fut créée qu’en 1958 à Vienne. Elle comporte un seul mouvement, part d’un climat très mystérieux pour arriver très rapidement à un long passage d’une très grande férocité, puis revient aux mystères du début.
Concert du 25 juillet 2009
/// Jean Frédéric Neuburger, piano
Né en décembre 1986, Jean-Frédéric Neuburger est d’ores et déjà l’un des pianistes le plus talentueux de la nouvelle génération. Il manifeste dès son plus jeune âge des dispositions et une curiosité musicales exceptionnelles : piano, orgue, composition, tout le passionne. Il entre en 2000 au CNSM de Paris où il obtient ses prix de piano, d’accompagnement et de musique de chambre. Il multiplie ensuite les récompenses dans les plus grands concours internationaux :
Ettlingen, Valence, Londres, Marguerite Long à Paris, Yamaha Music Fondation of Europe. En 2006 il reçoit le Premier Prix des « Young Concert Artists International Auditions » de New York, grâce auquel il se produit pour la première fois aux Etats-Unis, avec en particulier un récital au Carnegie Hall de New York, débuts acclamés par le public et salués avec enthousiasme par le Washington Post et le New York Times.
Plus encore qu’à ce brillant palmarès, c’est à sa personnalité et à son extraordinaire maturité musicale que Jean-Frédéric Neuburger doit d’être un pianiste très recherché et d’avoir déjà été l’invité de manifestations et séries prestigieuses : Festivals d’Auvers sur Oise, de Radio-France et Montpellier, de La Roque d’Anthéron, de Menton, de l’Orangerie de Sceaux, Folles journées de Nantes, Tokyo, Piano aux Jacobins, Festival Chopin à Bagatelle, Serres d’Auteuil, Concerts de l’Auditorium du Louvre, du Musée d’Orsay… En novembre 2007, Suntory Hall a accueilli son premier grand récital à Tokyo et en été 2008, il a fait ses débuts au Festival de Verbier. En juin 2009 il vient d’être nommé professeur au conservatoire national de musique de Paris, le plus jeune jamais nommé !
Bach-Brahms
Chacone pour la main gauche
Brahms éprouvait une immense admiration pour la 2ème partita pour violon BWV 1004 en ré mineur. Il en écrit en 1877 une transcription pour la main gauche seule afin que le pianiste ressente les mêmes sensations et difficultés techniques qu’un violoniste. Requérant une grande exigence digitale, cette transcription a su conserver le caractère profond et grandiose de l’œuvre originelle. Clara Schumann en fut l’une des premières interprètes.
Brahms (1833-1897)
2ème sonate en fa dièse mineur
C’est à 20 ans que Brahms s’attaque au genre monumental de la sonate, à jamais marqué par l’ombre de Beethoven. A la grande forme Beethovenienne, il va insuffler une vie hautement romantique et une affinité avec le genre symphonique qui va frapper Schumann : « … il transforme le piano en un orchestre aux voix tour à tour exultantes et gémissantes ». Il en écrivit trois entre 1853 et 1854 et jamais d’autres.
Quatre mouvements : Allegro non troppo, ma energico – Andante con espressione – Scherzo – Finale
Beethoven (1770-1827)
Sonate N°29 en si bémol majeur Op 106 « Hammerklavier »
Ecrite en 1818 c’est une œuvre d’une exceptionnelle envergure, quasi monstrueuse dans sa volonté de dépassement des simples possibilités sonores de l’instrument et qu’aucun interprète n’aborde sans crainte. Pour nous autres pianistes, la « Hammerklavier sonate » est ce qu’est la 9ème symphonie pour les chefs d’orchestre » (Paul Badura-Skoda). Quatre mouvements : Allegro – Scherzo – Adagio sostenuto – Largo-allegro risoluto
Concert du 13 juin 2009
/// François-Frédéric Guy, piano
Depuis ses débuts en 1999 aux côtés de l’Orchestre de Paris sous la direction de Wolfgang Sawallisch, François-Frédéric Guy a su imposer, sans hâte ni impatience, une forte personnalité.
On l’entend en récital dans le cadre de séries internationales à Londres, Washington, Tokyo, Rio, Cologne ou Berlin et il joue au sein des plus grands festivals comme La Roque d’Anthéron, le Varsovia Summer Festival, le festival de Lucerne (sous la direction de Bernard Haitink), le Printemps des Arts de Monte-Carlo ou le Festival d’Automne à Paris… En 2008 il a donné l’intégrale des Sonates de Beethoven, à Monaco puis à Paris, expérience qu’il renouvellera à Washington en novembre 2009. Il a commencé fin 2008 à donner salle Pleyel à Paris les 5 concertos pour piano de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Radio-France sous la direction de Philippe Jordan.
Sa discographie compte des enregistrements de Brahms, Prokofiev, l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano de Beethoven et de Brahms aux côtés d’Anne Gastinel. Son intégrale des concertos de Beethoven avec Philippe Jordan et l’Orchestre Philharmonique de Radio-France paraîtra en CD chez Naïve. Dès à présent l’enregistrement des 1er et 5ème concertos de Beethoven a été récompensé par le CHOC de l’année 2008 du Monde de la Musique.
Franz Liszt (1811-1886)
Bénédiction de Dieu dans la solitude
Composée en 1834, c’est l’une des dix pièces des Harmonies poétiques et religieuses d’après les poèmes d’Alphonse de Lamartine.
« D’où me vient, ô mon Dieu ! cette paix qui m’inonde ?
D’où me vient cette foi dont mon cœur surabonde ?
A moi qui tout à l’heure incertain, agité,
Et sur les flots du doute à tout vent ballotté,
Cherchais le bien, le vrai, dans les rêves des sages,
Et la paix dans des cœurs retentissants d’orages.
A peine sur mon front quelques jours ont glissé,
Il me semble qu’un siècle et qu’un monde ont passé;
Et que, séparé d’eux par un abîme immense,
Un nouvel homme en moi renaît et recommence… »
Ludwig van Beethoven (1770- 1827) :
Sonate N° 17 « La tempête » en ré mineur
Son surnom « La Tempête » n’est pas de Beethoven, mais c’est pourtant lui qui aurait conseillé à ses auditeurs, pour en comprendre le sens, de lire La Tempête de William Shakespeare. Elle fait partie des trois sonates de l’opus 31, éditées en 1803. Sa composition se situe dans la période délicate qui sépara celle de la Première symphonie de la Deuxième et durant laquelle Beethoven, désemparé devant sa surdité débutante, rédigea le Testament de Heiligenstadt dont voici quelques extraits : « Oh ! Vous autres qui me croyez hostile, rébarbatif ou misanthrope, ou me déclarez tel, comme vous me faites tort, car vous ne savez rien de la cause secrète de ce qui vous semble tel… Pour moi il n’y a ni récréation en société, ni fines conversations, ni épanchements mutuels… Ô Providence, fais apparaître une seule fois à mes yeux un jour de joie sans mélange. Depuis si longtemps l’écho de la vraie joie est absent de mon cœur. Quand donc – ô Dieu – pourrai-je de nouveau le sentir dans le temple de la Nature et dans le contact avec l’humanité ? Jamais plus ? Non ! – Oh ! Ce serait trop dur. »
Trois mouvements : Largo-Allegro – Adagio – Allegretto
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate D959 en la majeur
C’est la seconde des trois dernières sonates qu’il composa moins de deux mois avant sa mort, à 31 ans. Il y exprime la même sérénité que le Mozart de 1791, « une espèce de paix surhumaine que plus rien ne saurait ébranler désormais, et où la joie résulte de la surmultiplication du désespoir » (Harry Halbreich).
Quatre mouvements : Allegro – Andantino – Scherzo, allegro vivace – Allegretto.