Catégorie : Saison 2010
Concert du 25 septembre 2010
/// Anne Le Bozec, Piano
/// Olivia Hughes, Violon
/// Alain Meunier, Violoncelle
Anne Le Bozec est lauréate de nombreux concours internationaux (Stuttgart, Lili Boulanger à Paris, Guérande, Graz…). Nombre de ses enregistrements sont dédiés au répertoire de lied et de mélodie (Schubert, Mahler, Szymanowski, Delage, Wolf, Duparc et bien d’autres).
Alain Meunier, professeur de musique de chambre au CNSM de Paris, donne de nombreux concerts en France, au Japon et aux Etats-Unis. Il est aussi le pilier, l’âme et le directeur du Concours International de Quatuor à Cordes de Bordeaux, et des festivals « Musica Insieme » de Naples et d’Entrecasteaux dans le Var.
Olivia Hughes, membre fondateur du quatuor Ardeo qui s’est déjà produit à plusieurs reprises à Maison Maugis, participe à de nombreux festivals, La Roque d’Anthéron, Entrecasteaux, Crete Senesi, Saintes, Setimana Musicale di Napoli etc.
Robert Schumann (1810-1856)
deuxième sonate opus 121 pour piano et violon
Schumann écrit sa seconde sonate pour violon en une semaine en 1851. Allant d’échecs en échecs dans sa recherche d’un poste stable, il est sujet à des dépressions et des hallucinations de plus en plus fréquentes. Il sombre progressivement dans la folie, est interné en 1853 après s’être jeté dans le Rhin et meurt trois ans plus tard. « Tout dans cette œuvre est épique et étouffé, dans le même temps. Tout signale une course pour fuir et mène vers une prison pour mourir. Le violon est étouffé, il est dans le couvercle du piano, au centre de son harmonie, sombre, toujours sur la corde de sol. Le piano comme la conscience tourmentée du compositeur l’emprisonne. Ce violon sonne comme une voix qui voudrait fuir à l’extérieur du tourment et qui ne le peut pas. » (Cédric Costantino). Quatre mouvements : Assez lent puis vif – Très animé – Doucement, simplement – Mouvementé
Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
cinquième sonate pour piano et violoncelle en ré majeur opus 102 n° 2
Elle date de 1815, à un moment où Beethoven est malade, en proie à des difficultés de tous ordres et traverse une période de silence. Elle appartient à sa dernière période créatrice. « Au moment où Beethoven en 1796 jette sur le papier les premières notes de ses sonates pour piano et violoncelle, ce dernier instrument a déjà un passé glorieux. Un siècle auparavant, Stradivarius lui a donné les proportions que nous lui connaissons encore, lui conférant la sonorité puissante et chaleureuse qui est la sienne. Le violoncelle a triomphé dans le combat qui l’opposait à la viole de gambe, accédant ainsi au rang d’instrument soliste à part entière. Cet instrument qui évoque si bien la voix humaine convient parfaitement au romantique que deviendra Beethoven. Il poussera très loin l’exploration des ressources du violoncelle jusqu’à écrire des partitions exigeant une maîtrise éprouvée de la part de l’instrumentiste » (Gustave Munoz). Trois mouvements : Allegro con brio – Adagio con molto sentimento d’affetto – Allegro et allegro fugato
Johannes Brahms (1833-1897)
deuxième trio opus 87 en ut majeur
Le trio est écrit entre 1880 et 1882, à la grande époque de composition des symphonies, 26 ans après le premier. Clara Schumann, l’amie toujours fidèle et très enthousiaste accueillit celui-ci par ces mots : « Quelle œuvre splendide, dans laquelle chaque motif semble en faire jaillir un autre ».
Quatre mouvements :
– Allegro : de caractère très beethovenien, il alterne rythmes percutants et marqués et épisodes mélancoliques et mystérieux qui surgissent et s’entremêlent.
– Andante con moto : un thème pathétique suivi d’un dialogue rêveur entre piano et cordes.
– Scherzo et Presto : un contraste entre des mouvements énigmatiques évoquant des « chuchotements nocturnes » et d’autres plus solennels, presque mystiques.
– Allegro giocoso : d’une pleine clarté diurne, la souplesse et l’énergie qui en émanent doivent beaucoup à la virtuosité du piano.
Récital de piano le 28 août 2010
/// Guillaume Vincent, Piano
Âgé de 19 ans, grand prix du Concours international Long Thibaud 2009, Guillaume Vincent a commencé le piano dès l’âge de sept ans. Très tôt il a fait preuve d’une grande passion pour la musique et d’un profond plaisir de jouer en public. A 10 ans il joue le 11ème concerto de Haydn, à 11 ans le 21ème concerto de Mozart, à 12 ans le 3ème de Beethoven et se produit en concert en Suisse, au Portugal, en Hongrie et en Californie.
Elève de François-René Duchable et de Jacques Rouvier, il est admis en 2005 au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtient la mention très bien à l’unanimité du jury en 2008. Il est sélectionné en 2008 pour le concours « Young Concertists Auditions » à New York et est invité au Festival d’Usedom (Pologne). En 2009 et 2010, il joue au Festival « Pianos en Saintonge » à l’invitation d’Anne Quéffelec, à l’Opéra comique à Paris dans le cadre du Festival Carmen et se produit dans de nombreux festivals (Deauville, côte basque, Landes…) en province et à l’étranger. Il travaille actuellement auprès de Jean-François Heisser et Marie-Josèphe Jude.
Bach (1685-1750)
Fantaisie-Chromatique et fugue en ré mineur
Composé entre 1717 et 1730 ce diptyque d’une grandeur et d’une intensité inégalée a influencé profondément le siècle romantique. Il oppose la Fantaisie, mouvementée, passionnée et tourmentée au calme de la Fugue.
Chopin (1810-1849)
les 24 Préludes
Au travers de cette œuvre c’est la pensée intime de son auteur, ses états d’âme ou ses aspirations qu’il faut essayer d’y saisir. Pour Liszt « ils ont la libre et grande allure qui caractérise les œuvres de génie »
Les mouvements :
– Agitato, fiévreux et agité- Lento, méditation douloureuse – Vivace, le chant d’un ruisseau pour Alfred Cortot – Largo, mélancolique et apaisé il fut joué aux funérailles de Chopin – Molto allegro, un mouvement perpétuel d’une technicité redoutable – Lento assai,également joué à ses funérailles – Andantino, une image tendre sur un rythme de mazurka – Molto agitato, le déferlement succède à la tendresse – Largo, majestueux et pathétique – Molto allegro, tourmenté – Vivace, moment de pure virtuosité – Presto, nerveux et impétueux – Lento, tendre et mélancolique – Allegro, un tourbillonement pathétique – Sostenuto, la mélancolie des gouttes de pluie à Valdemosa – Presto con fueco, étude de virtuosité – Allegretto, romance sans parole – Molto allegro, un récitatif passionné et tourmenté – Vivace, étude de croches – Largo, une prière – Cantabile, tour à tour passionné, tourmenté, apaisé – Molto agitato, étude rythmique – Moderato, la pause avant la passion – Allegro appassionato, le retour de la passion qui s’achève dans « une épouvantable profondeur ». (A. Gide).
Schumann (1810- 1856)
Phantaisiestuckes opus 111
Schumann est le musicien romantique par excellence. C’est « un poète s’exprimant par les sons ». Les trois pièces de l’Op 111 sont composées en 1851, l’une des plus fécondes et des plus heureuses années de sa fin de vie. Les mouvements : très rapide, avec une interprétation passionnée – Plus lent – Vigoureux et très marqué.
Rachmaninov (1873- 1943)
Deuxième Sonate en si bémol mineur
Ecrite en 1913 et révisée en 1931 cette sonate est typique du Rachmaninov de la maturité par sa fougue et sa richesse sonore, par « le sentiment d’éternelle liberté qui s’en dégage, la virtuosité étant au service du lyrisme ».
Les mouvements : Allegro agitato – Non allegro – Allegro molto
Concert du 19 juin 2010
/// Le Quatuor Voce
Sarah Dayan, violon
Cécile Roubin, violon
Guillaume Becker, alto
Florian Frère, violoncelle
Le Quatuor Voce n’attend pas le nombre des années pour affirmer son engagement et sa cohésion. Les interprètes sont jeunes, leur ensemble ne date que de 2004, mais ils savent faire de la musique de chambre un véritable art de la conversation.
Leur talent est reconnu et récompensé par de nombreux prix dans les plus grands concours internationaux (Crémone, Genève, Vienne, Bordeaux, Gratz, Londres…) et ils se produisent régulièrement dans de nombreux pays (Japon, Etats-Unis, Tchéquie, Bulgarie, Japon, Moyen-Orient et Maghreb, Italie).
Inventifs, créatifs et audacieux, ils ne se contentent pas de concerts traditionnels. Ils participent également à toutes sortes d’initiatives visant à mieux faire connaître la musique, de la sonorisation de chefs d’œuvre du cinéma muet à l’accompagnement des « Leçons de musique » de Jean François Zygel, en passant par les conférences de Bernard Fournier.
Beethoven (1770-1827)
quatuor Op 17 N°1 en fa majeur
Composé en 1800, c’est le premier d’une série de seize, en trois vagues, qui s’achèvera en 1826, un an avant la disparition du compositeur.
Il comporte quatre mouvements, Allegro con brio, Adagio affettuoso ed appassionato, Scherzo : Allegro molto, Allegro. Le deuxième mouvement est particulièrement remarquable d’intensité. Beethoven aurait dit à son ami le pasteur Amanda, premier dédicataire de l’œuvre, qu’il s’y était représenté la scène du tombeau de Roméo et Juliette. Une des premières esquisses de la fin du mouvement porta la mention « les derniers soupirs ».
Ravel (1875-1937)
quatuor en fa majeur
« Sensible et pudique, Ravel a cultivé un art où prédominent la clarté, la précision, un goût de la perfection formelle qui le rattachent aux maîtres – Couperin, Rameau – du XVIIIème siècle français. Son unique quatuor date de 1903. Il est postérieur de dix ans au Quatuor en sol mineur de Claude Debussy dont Ravel s’était inspiré. Debussy émit des critiques élogieuses sur l’œuvre et dissuada Ravel de modifier le finale comme le lui suggéraient ses éditeurs : « Au nom des dieux de la musique, et au mien, ne touchez à rien de ce que vous avez écrit de votre Quatuor ». Quatre mouvements : Allegro moderato, Assez vif très rythmé, Très lent, Vif et agité.
Smetana (1824-1884)
quatuor N° 1 « de ma vie » en mi mineur
L’œuvre de Smetana est véritablement fondatrice de l’école nationale tchèque. La musique de chambre y occupe une place à part, abordée seulement en période de crise profonde, la mort de sa fille Frédérique en 1855 pour le Trio, lors de ses années de surdité pour les deux quatuors qui constituent un véritable journal intime. C’est dans la nuit du 19 octobre 1874 que sa surdité devient totale et définitive. Après une période d’abattement, il se tourne à nouveau vers la composition et termine son premier quatuor en décembre 1876.
« Ce que j’ai voulu faire, c’est retracer en musique le déroulement de ma vie. Premier mouvement… atmosphère romantique, nostalgie indicible…jusqu’à cette note du mi du finale, ce funeste sifflement strident qui s’est déclenché dans mes oreilles en 1874, marquant le début de ma surdité. Le deuxième mouvement, quasi polka, me transporte à nouveau dans le tourbillon de ma jeunesse. Le troisième mouvement est une réminiscence de mon premier amour pour une jeune fille qui devint plus tard ma chère épouse .Le quatrième mouvement : prise de conscience de la force réelle d’une musique nationale, jusqu’au moment de l’interruption brutale provoquée par la catastrophe de la surdité ».
Quatre mouvements : Allegro vivo appassionato, Allegro moderato alla polka, Largo sostenuto, Vivace.